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Assis sur un coussin noir aux pommes vertes

Ce recueil ouvre le territoire immense des découvertes et le flot des poèmes de l’assise.

La méditation n’est bien sûr en elle-même rien qu’un expédient pour sortir de soi et s’ouvrir au monde, comme l’exprime bien à sa manière R. Wagamese dans son roman « Les Étoiles s’éteignent à l’aube » : – Jimmy disait tout le temps que nous étions un Grand mystère. Tout. Il disait que les choses qu’ils faisaient, ces Indiens d’autrefois, c’était rien d’autre que d’apprendre à vivre avec ce mystère. Pas le résoudre, pas s’y attaquer, pas même chercher à le deviner. Juste être avec. J’crois que j’aurais aimé apprendre le secret qui permet de faire ça. 

La méditation ici abordée laisse imaginer les sentes orientales des philosophes taoïstes et du bouddhisme chan (zen), où l’on découvre, par tous les pores de sa peau, que ce monde a beau être cruel, il est magique et magnifique : nous le portons en nous, mieux même, il nous respire. 

Mon ami JqP. Amée a accepté d’embarquer dans ce premier recueil des Assis avec ses lipographies (le terme lui est singulier… on pourrait dire des estampes ou des enluminures). Trois séries venues de Nouvelle-Écosse accompagnent les poèmes : To the coast, Nighting et Journey

Il n’y a pas de silence en nous
Mais des milliers d’éclats
Aux textures soyeuses ou rêches

Des fleuves de sang
Dévalant dans les veines
Des aboiements de soleil sous les paupières

Des acouphènes aiguisant leurs couteaux
Toute la friture d’un vieux corps
Où tout se mêle à faire naître la paix


Immobile au carrefour des pensées
Tu les regardes 
Qui te pensent

Elles veulent t’intercepter
Te mettre en laisse te lier à la niche
– Enchaîner l’informe où tout foisonne 

Tu les regardes aboyant dans le silence
Qui se lassent à penser
Dans un autre que toi


La proue fend le large 
File immobile sur la respiration lente
Serrant au plus près le vent  

Le souffle déroule ma colonne 
Pour combler le fossé qui me sépare du ciel
– Il est la mâture de mon être élancé

Louvoyant sans un geste je cherche le cap 
Pour trouver le passage au milieu des écueils
Vers le vide et sa lumière vers les eaux libres

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